Lettre #1

Vibrer ensemble : nos villages d’attachement moderne

Ce mardi soir, l’église est pleine à craquer.

Après deux ans à Waterville, j’ai enfin osé rejoindre la mythique chorale Les Voix du Village.

En franchissant la porte, l'atmosphère électrique m'étonne : sourires radieux, voix qui éclatent, accolades. L’été s’éternise ici. ☼

Alors que j’attends dans la file, le fils de mes amis, m’offre un dessin tout sourire : « C’est pour toi Bébette! »

Mon cœur fond.

Je m’avance vers les bancs où les filles de mes amis m'accueillent avec un sourire complice :« Ici, c’est le banc des enfants! Tu peux t'asseoir derrière nous. » 

L'une d'entre elle agrippe ma main et me donne un bisou.

Ce simple moment me frappe.

Ici, les générations se croisent, s’accueillent et se connectent.

Ce soir, je n’ai pas juste rejoint une chorale. J’ai rejoint un village d’attachement.

ATTACHEMENT | Réflexion

L’attachement va bien au-delà des relations parent-enfant.

Un village d’attachement est vital pour notre sécurité et résilience. Autrefois, les rituels du dimanche tissaient ces liens. Leur disparition a grandement fragilisé cette culture de l'attachement.

✧ Solution ✧

Nous avons cruellement besoin de «parvis d'église» modernes.

→ Des espaces accessibles et intergénérationnels.

→ Des lieux favorisant des rencontres spontanées, simples, et fréquentes.

Photo grandiose de ma grand-mère Marcelle et moi, en route vers la messe du dimanche. (Avec nos magnifiques chapeaux!)

JEU LIBRE | Réflexion

Un seul objectif : s'amuser

L'idée avec notre chorale, ce n'est pas de bien chanter.

Le chef de notre chorale (qui, by the way, est un genre de Jamie Fraser des temps modernes!) en a même fait une devise :

«STRONG AND WRONG!»

Il nous pousse à explorer et à chanter avec fougue, sans se soucier du son qui sortira.

✧ Solution ✧

Nous avons besoin de mentors qui valorisent l’approche du jeu dans l’apprentissage.

→ Prioriser le processus plutôt que le résultat.

→ Valoriser les risques et le plaisir, sans crainte de l’échec.

ÉMOTIONS | Réflexion

Le chant collectif : une catharsis émotionnelle à travers les cultures

Le chant de groupe ne se contente pas d'évacuer les émotions du corps, mais active également le nerf vague qui lui, régule notre système nerveux. 

Les chants polyphoniques des Géorgiens, les joik des Samis et les élégi des Pygmées Mbuti ont diverses fonctions, mais partagent tous la capacité de maintenir une hygiène émotionnelle collective.

✧ Solution ✧

Créer un village d’attachement, c’est plus qu’une simple proximité géographique : c’est une proximité émotionnelle.

→ Réintégrer des rituels de libération émotionnelle de groupe dans nos communautés et nos familles : chantez, dansez, criez, bougez ensemble

→   Normalisez l’expression des émotions dans votre communauté. En faire une habitude, non une exception.

➳ Chez nous, les matins karaoké sont sacrés. C'est simple, mais efficace pour libérer les émotions avant de démarrer la journée.

❋ Notre hit: What the world needs now - Jackie DeShannon

                             ♫

✑ Bref, que ce soit en chantant dans une chorale ou en dansant dans votre salon, la clé est de créer des rituels et des espaces pour se connecter et pour libérer nos émotions ensemble. 

C’est comme ça que l'on tisse doucement nos villages d’attachement modernes.