Lettre #3

L’art de l’attachement : ce que j’ai appris de mon chat

En octobre 2022, j'ai pris toute une débarque.


J'étais enceinte. Un rêve qui se réalisait enfin! Mais ce doux espoir s’est brutalement effondré avec une fausse couche.

Le choc a été immense.

Je venais à peine de commencer à tisser des liens dans mon nouveau village. 

Ces relations naissantes n’étaient pas encore assez solides pour que je puisse m’y reposer pleinement. 

Alors, j'ai traversé cette épreuve dans une solitude déchirante. 

À travers ce chaos, mon cœur débordait tout de même d’amour et mon corps, d’hormones maternelles.

Mais je n’avais nulle part où déposer tout cela et c'était à la source de ma souffrance .

J’ai prié pour qu’un ange vienne m’accompagner. Et c’est alors qu’Ulysse a fait irruption dans ma vie.

ATTACHEMENT | Réflexion

L’attachement, une question d'abondance

Quand Ulysse est arrivé chez moi, j’ai pris une décision toute simple : jamais je ne le rationnerais. Son bol de nourriture serait toujours plein.

Je voulais qu’il sache que ses besoins seraient toujours comblés, qu’il n’aurait jamais à mendier ou à s’inquiéter de manquer de quoi que ce soit sous mon toit.

Deux ans plus tard, selon sa vétérinaire, il est en parfaite santé.

Il mange exactement ce dont il a besoin, sans excès ni obsession.

Avec nos enfants, c’est pareil.

Quand leur réservoir affectif est rempli de manière stable, prévisible et en abondance, sans qu'ils aient à faire le moindre effort, ils peuvent se détendre, vivre et grandir sans se préoccuper constamment de leur monde affectif.

✧ Solution ✧

Adopter une approche généreuse et proactive envers les besoins affectifs des enfants.

→ Inondez-les d’amour avant qu’ils n’aient à le réclamer.

→ Remplissez leur «bol» d’affection avec des attentions sincères, généreuses et constantes.

Un enfant qui sait que son bol d’amour est toujours plein réserve son énergie pour son épanouissement, plutôt que pour apaiser des insécurités affectives.

Photo d'Ulysse sur le groupe de petites annonces de mon village.

Dès que je le vois, c'est le béguin instantané.

Mais à ma grande déception, lors de ma première visite pour rencontrer ce petit lion de poche, il se cachait dans la maison de son humaine et restait introuvable.

Pourtant, quelque chose en moi restait convaincue que c'était mon minou.

Quelques semaines plus tard,  je suis retournée chez lui.

Alors que je pensais devoir le chercher une seconde fois, il m’attendait à la porte. 

Il s’est approché, confiant, et il s’est blotti dans mes bras comme s’il avait toujours su que nous étions faits pour nous trouver.

Ce jour-là, Ulysse m’a appris que même dans les moments les plus sombres, l’amour trouve toujours un chemin.

JEU LIBRE | Réflexion

Revenir à l’essentiel

Suivant les conseils de la vendeuse, je suis repartie de l'animalerie avec des gadgets colorés et bruyants.

Mais quelque chose clochait. En voyant Ulysse jouer avec ces objets, je ressentais un malaise. 

Quel besoin naturel est comblé par cette «bébelle artificielle» ?

Ce dont Ulysse avait vraiment besoin, c’était de grimper aux arbres et de poursuivre de petits animaux dehors. 

Alors, en attendant qu'il soit assez grand pour jouer à l'extérieur, mon père lui avait fabriqué un véritable arbre à chat… avec un tronc d’arbre authentique!

C'est intéressant d'avoir le même thinking avec les jouets de ses enfants.

✧ Solution ✧

Repenser nos objets de jeu en revenant aux besoins essentiels

→ Observez  les élans naturels des enfants et demandez vous quels besoins leurs choix de jeu viennent combler. 

→ Offrez leur des objets simples, issus du quotidien ou de la nature.

Le jeu permet à l'enfant (et aux autres mammifères) de développer ses compétences. 

Alors, le mettre en contact avec des éléments réels de son environnement répond davantage à la fonction première du jeu et l'éloigne d'un monde «artificiel». 

ÉMOTIONS | Réflexion

La réceptivité silencieuse du chat : un modèle d’écoute empathique

Durant ces moments éprouvants de ma vie, Ulysse ne cherchait ni à résoudre mes problèmes ni à m’occuper l’esprit. 

Il se contentait d’être là, silencieux, blotti contre moi, offrant une présence réconfortante et apaisante. Ça me faisait un bien fou!

Cette réceptivité me rappelle ce dont les enfants ont souvent besoin face à leurs émotions : un parent attentif, qui écoute sans jugement ni solution immédiate.

✧ Solution ✧

Accompagner les crises émotionnelles en s’inspirant de l’écoute des chats.

→Offrez une présence calme et une pleine réceptivité, sans jugement. 

→Soyez un refuge pour votre enfant, sans chercher à résoudre instantanément ou à minimiser ce qu'il vit.

Un parent réceptif aide l’enfant à traverser ses tempêtes intérieures tout en renforçant le lien d’attachement.

✑ Bref, Ulysse et moi partageons un lien exceptionnel : je lui offre une abondance d’amour et de sécurité, et en retour, il m’offre une présence apaisante, empreinte de douceur et dénuée de tout jugement.

{Petit rappel : dans une relation parent-enfant, c’est toujours à l’adulte de porter la responsabilité d’offrir soins, affection et présence. Mais rassurez-vous, les enfants, généreux de nature, trouvent toujours une façon de nous combler en retour!}

Merci à mon petit félin de maison orange pour ces deux années merveilleuses.